Kaspard, de retour à la vie.

'vot service!

Le patron t'amene de suite une miche de pain frais avec un tranche de fromage large comme la main ainsi que deux pommes. Il repart vers le comptoir pour t'apporter ensuite une chope de biere, de celle que l'on sert pour les dames ou les jeunes qui ne veulent pas (ou n'ont pas le droit) de trop boire.


Les tiléens semblent assez nerveux, en particulier ceux qui ont l'air de prendre des décisions: ils parlent vite et font de grand gestes; n'ayant pas l'air tres heureux.
Les "serviteurs" et hommes de main eux, semblent au contraire assez détendus malgré l'agitation de leurs employeurs et s'attardent autour d'un copieux petit déjeuner et d'une chope d'ale.
L'un d'eux semblent s'etre entaillé au visage et fait attention a ne pas se faire plus mal, mais sa barbe a l'air de le gêner puisqu'elle le pique aux abords de ce qui te semble etre une balafre récente, dont les pourtours purpurins n'anoncent rien de bon; surment une belle infection.

Il te semble te rappeller quelque chose sur des mouches de tilée porteuse d'une maladie infectieuse mais rien de plus; tes connaissances en médecine pure ne sont plus tout a fait au gout du jour.

Kaspard mangea sa tranche de pain comme un enfant.

Un enfant de parents pauvres. Un fils de barbier Nulner et un fils de belle Tiléenne.
Un gamin aux cheveux blond comme l' or, ceux de sa mère, dont elle elle est toujours si fière. Tout les matins, elle lui répete qu' il à de la chance de manger autant de bonne nourriture. Que beaucoups des autres enfants du quartier n' ont rien.
"Pourquoi on leur en donne pas ?
_Ton père ne veut pas."
Tout les matins, le père travaille dans la pièce d' à côté. Il rase de grands hommes forts qui regardent beaucoup la mère du jeune Kaspard au moment de partir. Ils ont des uniformes magnifiques, ils doivent être invincibles. Ils racontent des histoires incroyables qui ne semblent étonner que Kaspard.
"Quand j' avais ton âge, je mangeais la même chose dans mon pays...
C' était ma mère à moi qui me préparait mes tartines.
_Grand-mère ?
_Non, elle, c' est la mère de ton père, tu le sais non ?
_Elle est où ta...
_KASPARD ! Apporte moi la bassine d' eau sous l' escalier !"
Kaspard abandonna sa tartine et sa question pour sauter à terre et se précipiter chercher la bassine d' eau. La dernière fois, il avait trainé et c' était fait durement grondé.
Son père le félicita pour sa rapidité et les grands hommes en uniforme le félicitèrent également en riant. Kaspard était un héros.

Dans la cuisine, sa mère se laissa tomber sur la chaise...

Kaspard but sa bière. Elle était parfaite pour se réveiller. Il la reposa sur le comptoir. le comptoir de la "Choppe gravée", à Camp Nouveau.

Le Chirurgien-Barbier amnésique se retourna pour observer les tiléens. Leurs gestes traduisait un certain malheurs.

Kaspard retourna son attention à une table où le malheur des Tiléens était absent. La table d' un homme au visage balafré. Kaspard le scruta en fronçant les sourcils.
La blessure était récente mais elles semblait déjà être bien infectée.

Le souvenir de ce cours sur la maladie infectieuse transmise par les mouches de Tilée revint à l' esprit de Kaspard, mais pas son contenu.

Bien que le problème des marchands ne semblait pas être la blessure de l' un de leur "serviteur", Kaspard préférait que celui-ci sache à quoi s' en tenir.
Il prit donc ses pommes et se dirigea tranquillement à la table des "serviteurs".

Une fois arrivé devant eux, il les salua d' un simple :

"Mon salut, messieurs ! Excusez-moi, mais votre camarade me semble assez mal en point...

Je suis chirurgien et j' aimerais vérifier que rien de facheux ne peux lui arriver. C' est dans son interet bien sur..."

Kaspard croqua dans sa pomme.

Les hommes te regardent, un peu effarés. L'un d'eux, qui semble un peu plus agé et dont les yeux trahissent une intelligence délibérément masquée par son apparence phyisique, te répond avec un fort accent tiléen:

"Yé pas parler vous correct. Yé pas comprendre ce qué vous dire la. Trop beaucoup...rapide."

L'autre homme, le balafré infecté, ne semblait pas prendre tres bien que tu le désignes, et c'est seulement sur un bref ordre aboyé par ton interlocuteur qu'il ne se leva pas pour te montrer de quelle maniere son caractere le faisait réagir a ce qu'il pensait etre une provocation.

Kaspard laissa son interlocuteur agir sans rien dire mais n' en menait pas large. Une bagarre était bien le dernière chose u' il esperait pour commencer la journée.

Son arrivée avait parut surprenant pour les personnes attablées.
Il est vrai qu' on a pas l' habitude d' aborder les étrangers dans l' Empire. Cependant, ces gens n' étaient pas vraiment des étrangers complets aux yeux de Kaspard. Aussi, s' empressa t- il de lever les mains devant lui en signe d' innocence et d' ajouter dans un Tiléen au fort accent Nulner :

"Ehi ! Non vi insulto !
Scusate il mio intervento e lasciatemi spiegarmi...
Faccio il chirurgo ed il vostro uomo là è infettato in modo sporco."-Kaspard designa la figure de l' homme infecté et fit un cercle dans l' air comme pour l' entourer de loin.-"Ignoro se eravate informati, ma posso tentare di curarlo se lo desiderate."

Kaspard rangea sa pomme dans sa poche...

L'homme échange un regard avec le blessé puis te répond, a une vitesse folle,qu'il ne s'oppose a aux soins.

Vous vous installez dans un des coins de la salle, les autres regardant avec attention tous tes faits et gestes.

Etrangement tu ne te sens pas a l'aise.

L'opération commence plutot bien, même si ton patient semble souffrir un peu.

Kaspard demanda au bléssé de rester assis tandis qu' il courut chercher son matériel sous le lit de sa chambre. Une fois redescendu, il s' assit sur un petit tabouret en fâce de son patient et commença l' operation sous les yeux attentifs de toute l' assistance Tiléenne.
Devant tant de personnes, Kaspard fut soudain envahit d' une sensation de malaise, une fois encore, la moindre erreur serait fatale, il froncea les sourcils pour mieux se concentrer au nettoyage de la blessure inféctée.
Le gaillard connaissait la douleur et comment la contenir ce qui arrangea Kaspard.

Mais tandis qu' il nettoyait la blessure, un souvenir lui revint en mémoire, comme si Kaspard l' avait extrait des chairs sales du Tiléen.

Tout est noir, suintant et sale, et dans cette cage, un visage rouge et sanglant, regarde Kaspard de ses orbites noirs d' où s' écoule encore du sang. Le visage brulé est méconaissable mais Kaspard le connait depuis longtemps. A quelques décimètres devant lui, dans une chaleur insuportable, l' homme en uniforme couvert de sang est affalé contre la paroie de la cage. Des morceaux de métal traversent son corps immobile. Kaspard à mal aux mains...

Kaspard lacha ses instruments sans précipitation mais sans aucune raison. Il se passa la main sur le visage et sortit la pomme de sa bouche our en croquer un morceau.
Son malaise passa et Kaspard reprit son opération avec autant d' assurance et d' impassibilité qu' il pouvait tout en demandant, afin de changer les idées :

"E... è fatto si ciò molto tempo fa ?"-aux Tiléens qui n' avaient céssés de l' observer.
Puis, rapidement, il lacha à son patient avec amabilité mais autorité :

"No, è meglio che voi non parliate, andate a farsi male..."

Le tiléen serrait les dents et il ne put répondre que quelques instants plus tards, une fois la douleur maitrisée.

15 jours souffla t'il

Les chairs étaient violacées et tu sens, à bien y regarder, qu'une partie va devoir etre retirée pour que la gangrene ne se mette pas dessus. Mais tu te sens capable de l'opération, elle est assez banale pour un chirurgien, le seul défaut étant la douleur: la tête est un endroit plus que sensible, et sans rien pour l'anesthésier il va souffrir le martyr.

Les autres gars ne semblent pas se soucier de la blessure en tant que telle. Simplement, l'un d'eux, un homme mince et sec comme un roseau avec une cicatrice a la joue gauche, fixe ta main, celle qui tient le scalpel.

Kaspard resta immobile et concentré sur la partie potentiellement sujette à la gangrene. Bien que restant impassible, Kaspard réfléchit pendant un certain temps. Il ne pouvait pas retirer la partie au scalpel sans anesthésier le pauvre homme, qui avait déjà assez souffert du nettoyage de sa plaie, cependant, comme l' anesthesier ?

Kaspard posa sa main sur l' épaule de l' homme et lui dit d' attendre un moment.

Puis, il se dirigea vers le seul homme semblant se soucier de l' operation à part Kaspard et l' opéré.
Arrivé devant l' homme mince et sec comme un roseau, Kaspard dit doucement :

"Scusatemi...

Potrei parlare al vostro datore di lavoro ?"

Il te répond en faisant un signe de tête désignant un des hommes d'arme, plus agé que les autres, qui discute avec l'un des marchands.

Ceci te laisse pensif: théoriquement le "patron" devrait etre l'un des marchands, du moins dans la conception classique du mercenariat.

Pensif, Kaspard se dirigea vers l' homme d' arme que lui avait indiqué le mercenaire. Une fois arrivé devant lui, il inclina poliment la tête avant de demander :

"Scusatemi di interrompervi, ma siete bene il capo di questa truppa ?
È a proposito del vostro uomo, laggiù che è bléssé al viso..."

Il te fait signe de patienter un instant, baragouine quelque chose que tu ne comprend pas mais qui sonne comme un ordre, et le marchand s'en va. Tu l'aperçoit sortir une bourse de son habit finement orné pour payer l'aubergiste, semble t'il.

Le guerrier se retourne vers toi. Il doit avoir 35ans passés, couturé de partout et il a quelque chose de "malsain" ou "retord" dans les yeux. Il te fait penser a ces hommes, ces routiers, qui louent leur maitrise des armes au plus riche des employeurs possible, et qui se servent en nature sur les champs de bataille et dans les villages, jusqu'a ce qu'on les chasse. Parfois même jusqu'a ce que leur ancien employeur leur envoie la troupe pour empecher leurs ignominies.
Il lance son menton en avant, dans un geste semi méprisant, pour t'inciter a parler.

Kaspard était méfiant vis à vis du guerrier. Il savait bien à qui il avait affaire, mais au final, cela ne devait pas changer ses intentions.
Alors il lui répondit sans agressivité ni amabilité quelconque, mais avec le plus de serieux et de gravité possible :

"Il vostro uomo là bassi...
Ho esaminato la sua ferita e temo che possa contrarre la cancrena."-Kaspard se passa la main sur le visage en grimaçant-"Immagino che, come io, voi n' non amerebbe che questo uomo pourisse dopo essere sopravvissuto a me non sappia che cosa. Anche, vi propongo di curarlo, ma è sotto i vostri ordini, e appartiene a voi di decidere."