Kaspard, de retour à la vie.

Le tavernier approcha. Un homme jeune. Trop pour etre le patron? Il portait un tablier usagé, des vêtements communs et une barbe -jeune- fraichement rasée.

Qu'est ce que j'vous sert?

"Et bieeeen..."

Kaspard resta bien 10 bonnes secondes sans bouger avant de se décider.

"Servez-moi une pinte...

Ah oui. Et tant que vous y êtes, sommes-nous loin de Nuln ? Et vos chambres sont à combien la nuit ?"

Le jeune aubergiste prend une chope et commence a faire couler la biere. Rien qu'a la voir elle donne envie.

Ben Nuln c'est pas ben loin....quelques jours de marche. Et bien sur moins en charette...Mais z'avez vraiment envie d'aller a Nuln? C'est tout bruyant, les gens sont pas accueillant et en plus ils sont tous énervés. J'comprendrai jamais les gens qui veulent vivre dans les grandes villes. On doit pas y faire de vieux os, on est jamais tranquille.

La mousse atteint maintenant le rebord de la chope. Il ferme une sorte de robinet et t'amene ta boisson.

Devriez rester la bien tranquille. Et pis c'est joli par chez nous...Vous faites quoi dans la vie? Vous v"nez d'ou?

Kaspard regarda avec envie la bière se remplir. Cela faisait longtemps qu' il avait désiré quoique ce soit... tellement longtemps...

Cette simple envie de boire une bière était pour lui la preuve qu' il était bien vivant, et ce sentiment lui permit de sourire à la réponse du jeune aubergiste.
Le fait de sourire aussi lui paraissait lointain. Heureusement pour Kaspard, le serveur parla un certain de temps, ce qui l' empêcha de trouver suspect le fait que Kaspard souriait pour le simple fait qu' il savait encore sourire.

Kaspard prit la choppe avec avidité et un grand sourire. Il en but la moitié. Il n' avait pas bu de bière depuis...

...

Il prefera répondre à la question de l' aubergiste.

"Et bien justement.
Je viens de Nuln. Je suiiiiiis..."

Chirurgien militaire ? Mais la guerre était-elle seulement terminée ? Kaspard n' osait poser une question aussi étrange et prefera chercher lui-même la réponse ailleurs.
Barbier alors ? Pourquoi pas. Il se débrouillait très bien dans ce domaine.

"Barbier. Je suis chirurgien-barbier.

Et vous savez... je n' ai pas encore eu le temps d' admirer votre belle région. Je le ferais surement quand je serais tranquille. Et là, je ne suis pas tranquille..."

Et voilà. Il en avait trop dit. Autant poser la question tout de suite. Oui, mais comment expliquer quelque chose que Kaspard ne comprenait pas lui-même. Non, c' était impossible. Il fallait inventer un mensonge.
Il vint en peu de temps.

"En réalité... je voudrais savoir l' étendue des degats causés jusqu' ici par la guerre. Histoire de savoir si mes talents de chirurgien seraient appréciés quelque part."

Parfait. Si Archaon est son armée étaient toujours en route vers l' empire, Kaspard partirai à la recherche de son ami en tant que chirurgien.
Si la guerre était terminée, il resterai ici en tant que Barbier.

L'aubergise a l'air embêté.

Ben nous on sait pas grand chose vous savez. On sait juste qu'il s'est passé des choses dans le Nord, et que Middenheim aurait été encerclée mais que l'Empereur aurait réussi à repousser l'ennemi. Apres, on sait pas vraiment grand chose non plus.
Toujours est il qu'on a pas eu de nouvelles de Nuln depuis un moment. J'esperais que vous pouriez m'en dire plus a ce sujet.
Mais des talents de chirurgiens c'est toujours utile. Rien qu'ici. Parait que la vieille Mathilda s'est enfoncé un morceau de bois dans le molet. Donc si vous pouvez vous rendre utile elle en serra contente.

Il a l'air particulièrement sincère.

L' ennemis aurait été repoussé ?
Mais la guerre ? Et Nuln qui ne donne pas de nouvelles...

Besoin d' aide ?
Etrangement, Kaspard oublia tout le reste, comme si cela n' avait plus d' importance. Cette misericorde digne de Shallya l' étonna, car il ne se connaissait pas cette qualité.

"Un morceau de boit dans le molet ?
Mmmh... je m' y rendrais volontier, mais je n' ai pas de materiel médical sur moi...
Enfin...
J' ai de quoi extraire le morceau de bois, mais il me faudrais de quoi panser la plaie avec efficacité.
Sinon je m' y rends sans problèmes. Et cela fait longtemps qu' elle est dans cet etat Ma...

Qui donc déjà ?

Kaspard avait déjà mis la main à son baluchon.

L'aubergiste passe la tête dans l'entrebaillement d'une porte et crie un nom.

Elle doit avoir des bandes et de l'eau chaude, ca fait presque deux jours qu'elle est comme ca. Parait qu'elle rangeait des pots sur le haut de son armoire et qu'elle est tombée sur une chaise, et parait y qu'un morceau s'est planté dedans. Elle est toute enflée la pauvre vieille. A son age c'est pas prudent de faire des coups comme ca.

Un jeune garçon arrive , et l'aubergiste lui donne quelques indications a voix basse.

Peter va vous amener. C'est pas tres loin, mais moi je peux pas venir, il faut que je tienne la maison; sinon c'est le patron qui serrait pas content.
Revnez ici ensuite, j'vous offre la nuit. Que Shallya guide vot'main, monsieur....?

Kaspard mit promptement son baluchon sur l' épaule et s' orienta vers la sortie sans pour autant avancer un pas avant Peter.

Devant l' offre de l' aubergiste, il fit un grand sourire de gratitude et pensait déjà à la manière de lui-rendre la pareille quand celui-ci lui demanda son nom. Kaspard répondit enfin d' une voix ferme et claire :

"Monsieur Wolfenbach, mais pour vous, ça sera Kaspard !"

Kaspard fit un signe de salut chaleureux à l' encontre de l' aubergiste, puis, mit sa main sur l' épaule de Peter :

"En route Peter ! Ne faisons pas attendre cette pauvre vieille Maa... Enfin cette brave dame.
Va devant, je te suis."

"Que Shallya guide vot' main..."
Oh que oui. Kaspard allait en avoir bien besoin, lui, qui, si il savait aisément soigner ce genre de blessure facilement, se méfiait terriblement de la fragilitée des personnes agées et redoutait un échec.
Et après son vol à la Ladrerie. Shallya allait-elle daigner l' aider ?

La peur au ventre, Kaspard promit secrètement à Shallya et à lui-même que si l' operation réussissait, il resterais a Camp Nouveau le temps qu' il faudra pour payer sa dette.
Mais Shallya se moque bien de l' argent, elle n' est que compassion.
Aussi Kaspard promit de faire preuve de compassion envers tout les habitants de camp nouveau qui desireraient son aide.
Ainsi le chirurgien-barbier amnèsique suivit Peter...

suite ici: https://lemarteaudeguerre.forumgaming.fr/Camps-Nouveau-RP-c1/Quartier-Populaire-c12/Presentation-f73/Habitations-et-rues-du-Quartier-Populaire-f75/-p7083.htm#7083

Le patron était occupé avec quelques habitués, c'est donc quelques minutes apres ton arrivée qu'il revint te voir.

Alors comment ca s"'est passé? Elle va mieux?

Il attrape deux chopes et s'assoit à table avec toi. Il détache son tablier en se contorsionnant -il a pris du ventre ces derniers temps- et l'accroche à une poutre.
Son service commence à lui peser.

Il leve sa mousse et l'avance pour trinquer avec toi.

Kaspard accueillit le patron de l' auberge avec son grand sourire rendut comme lumineux par le reflet d' or de sa barbe.

Kaspard trinqua energiquement avec le tavernier, renversant un peu de mousse sur la table, mais ne sembla pas s' en préoccuper.

Puis, il but une longue gorgée comme pour faire durer l' attente et finit enfin par lacher :

"C' était très risqué...

Mais...

Elle va mieux, oui. Je lui ai retiré le morceau,..."-Kaspard, de part ses origines Tiléennes et de Nuln, mima l' extraction du corp étranger.-"Et maintenant, elle se repose."

Après un court silence, qui semblait n' être présent que pour, une fois encore, illustrer les termes de Kaspard, celui-ci reprit:

"En revanche, il va lui falloir beaucoup de repos. J' espere qu' elle sera raisonnable."

Le chirurgien barbier but une seconde gorgée de bière. La fatigue et la réussite de sa petite opération l' empêchaient de penser au fait qu' il ne savait ni où il était, ni comment il était arrivé là. Aussi, il attendi la réponse du patron.

On dit pourtant qu'ici y'a rien de plus têtu qu'un Stirlandais, mis a part sa femme.
Y'a des chances pour qu'elle soit raisonnable mais encore plus pour qu'elle ne le soit pas. Mais personne n'est jamais mort d'un morceau de bois dans le molet pas vrai?

Il but un peu de sa biere.

Alors comme ca vous etes arrivé a Camp nouveau. VOus savez y'aurait besoin de gars comme vous ici. C'est qu'a part les soeurs de Shalya qui se sont installées y' a quelques années, y'a pas grand médeçin. L'intendant il avait pas amené ca dans ses bagages. Ca vous dirait pas vous de vous trouvez un p'tit coin agréable et d'y prendre femme? Savez, y'en a des pas moches ici; et des qui seraient pas fachés de marier leur fille a un médecin.

Une Stirlandaise ? Heureusement que Kaspard n' était plus responsable de la vie de cette vieille Mathilda.

Lorsque le patron lui demanda si l' on pouvait mourir d' un morceau de bois dans le molet, Kaspard fit une moue assez caractéristique des Tiléens et avoua :

"' savez... Ca depends du morceau..." -Kaspard montra differentes tailles de morceaux de bois avec ses mains - "... et du molet ! ..." - conclut-il en agitant ses poignets pour signifier que certains molets sont plus resistants que d' autres.

Les bras croisés, tandis que le patron buvait un peu de sa bière, Kaspard avait les yeux perdus dans les méandres des nervures du bois de la table. Lorsque son interlocuteur parla, il sorti de sa rêverie et releva la tête attentivement.

Le discours du patron lui parut surréaliste, et le ramena à la réalité : Il ne savait même pas où se trouvait ce bourg.
Apparemment, il y manquait un médecin. Un médecin ! Ah ! Kaspard avait certes, obtenu un diplome honorable, mais n' avais pas poussé ses études au delà d' un simple chirurgien militaire, dont le travail était de bien savoir emputer et achever en cas de besoin. A la limite, il pourrait soigner quelques maladies communes, mais que ferait-il devant des cas d' épidémies plus graves ?
Mais un mot coupa brusquement sa reflexion :

femme...

Les souvenirs de Kaspard submergèrent son esprit comme si la femme énoncée avait ouvert une vanne, cachée quelque part sans son crane.

Il lui revint le jour où, ayant entendu des cris, il s' était précipité derrière une obscurre tannerie des bas-quartiers de Nuln et avait fait fuir un violeur de la pire éspèce en se faisant passer involontairement pour le garde du corp du propriétaire de la Tannerie. La fille, sauvé, s' était jeté dans ses bras pour y pleurer une fraction de seconde qui parut une eternité pour le jeune Kaspard, paralysé. Puis, elle l' avait brusquement repoussé avant de s' enfuir sans qu' il put voir son visage dans l' obscurité crasseuse de la ruelle.
Il lui revint aussi l' image de cette belle étudiante du Reikland, qui étudiait souvent la chirurgie avec lui, et qui avait accepté son invitation au bal de fin d' année, alternative à la beuverie de fin d' année, et qui était organisé par les rares jeunes femmes de l' université.
Il se rappelait être un des seuls qui ne soit pas issus de l' académie militaire. Il ne savait pas danser, et la fille non plus. Elle se nommait Magda. Magda Strauss...
La musique du bal, si belle, résonnait aux oreilles de Kaspard, il revoyait ces quelques couples, à peine une dizaine, piètre chiffre pour un bal, "dansant" au milieu des caisses de vin Bretonnien d' un des entrepots des quais.
Le chanteur était Bretonnien même...

Magda.
Ce fut le premier grand amour de Kaspard. Ses parents étaient enthousiastes et d' accords pour le mariage (Kaspard n' y avait jamais songé avant qu' ils ne lui en parle) en la réponse de la famille Strauss retenait tout le monde dans une ambiance d' angoisse.
Quand Magda reçut, la lettre de réponse, ce fut pour apprendre la mort de son père et le refus catégorique de sa mère, qui refusait que sa fille, une pure Reiklandaise, se marie avec un demi-Tiléen fils de Barbier. Elle lui ordonna également de retourner au foyer afin de défendre l' heritage de son père. Et afin que la pauvre Magda n' aie pas le moindre espoir, la lettre précisait que son frère, parti avant l' envoi de la lettre, allait venir la chercher d' un moment à l' autre.
Kaspard voulut s' interposer, même si pour cela il devait tuer le frère de sa chère Magda. Celle-ci, ainsi que la famille Wolfenbach le dissuadèrent en l' enfermant jusqu' à ce que Magda soit partie.

...

Les amis de Kaspard, au bout d' un certain temps, crurent bon de l' emmener au bordel pour lui faire oublier cette "petite amourette". Cela n' eu pour merite que de lui faire perdre le gout de l' amour, et l' empêcher de se tourner vers l' alcool.

Les autres femmes importantes de sa vie étaient sa mère, une mélancolique et belle Tiléenne, et sa soeur, qui passait beaucoup de temps avec sa mère, et qui était invisible au reste de la famille, tant et si bien qu' elle quitta la maison familiale sans demander l' avis de personne. De part la quasi-absence de relation entre Kaspard et sa soeur, celui-ci ne parvint pas à éprouver du chagrin à son depart, ce qui ne fut pas le cas de sa mère.

L' inconnue de la Tannerie...
Magda Strauss...
Maman, Rossella Wolfenbach...
Camelia...

...

Cela faisait 30 bonnes secondes que Kaspard fixait le fond de sa choppe, les yeux bêtements exhorbités, sans bouger ni parler...

L'aubergiste semble "chagriné".

J'ai peut etre pas posé la bonne question apparemment. Excusez moi si je vous ai peiné.

Il se tait deux secondes, puis reprend.

Vous savez, y'a eu un malheur y'a quelques jours ici. C'est pas que comme ca je fasse la commere, mais puisque vous etes médecin ptet ben que vous pourriez aider la garde. Y'a un bonhomme, Jonas, que Morr le garde, qui s'est fait assassiner. Ptet ben que si vous jettiez un oeil a tout ce qu'il s'est passé vous pourriez peut etre trouver un indice...enfin quelque chose. Et je sais aussi que le nouveau patrouilleur du village, euh, Otwin qu'il s'appelle, pas bien aimable celui la, a fait des siennes et a cassé le nez a un type a la carotte frétillante. Y'aura surement besoin que vous alliez voir ca, si ca vous interesse.

Kaspard releva la tête, regarda le patron durant une fraction de seconde où sont regard parut comme celui d' un malade en fâce de la mort, puis, brusquement, il avala le fond de sa choppe et la reposa bruyamment sur la table.

Kaspard ecouta le recit du patron.

Puis, il se passa une main sur le visage et dit d' une voix plus lasse qu' au debut de la conversation :

"Un meurtre...
Pauvre Jonas..."-Kaspard fit un signe de la main comme pour répéter que Morr aie son âme.-"Trouver un indice ? Bien sur, il n' y a pas de problèmes !"-dit-il en hochant vigoureusement la tête-
"Quand à l' infortuné adversaire de ce cher Otwin... j' irais bien sur m' occuper de son nez."-se tapote le nez-"Mais sauf urgence, il faudrait que je remette ça à demain... il se fait tard et je ne vais certainement pas être efficace. Surtout qu' il faut que je prépare le matériel nécessaire à l' opération et à l' inspection de Jonas.

Mais...

Vous pensez que les prêtres de Morr vont me laisser voir le corps ?"

Kaspard s' essuya sa barbe blonde d' un revers de manche.

Rha vous avez raison; je ne me faisait pas a l'idée qu'on l'avait déja enterré le malheureux. C'est bien dommage, il était un brave gars...

Il regarde dans le fond de la salle comme si un bruit l'avait intrigué puis il reprend.

J'vous parlais de voir le corps parceque ce patrouillleur la , otwin, avait suggéré l'idée qu'on le déterre pour y mieux regarder. M'est avis que c'est pas moral mais apres tout je sais pas si l'avoir estripé comme ca, ca l'était non plus. Enfin voyez toujours avec lui, il doit etre a la caserne.

Kaspard regarda le patron avec de grands yeux remplis plus d' étonnement que d' indignation, mais dit tout de même, en se penchant sur la table pour mieux s' approcher de son interlocuteur :

"Déterrer un cadavre ??...

Cet Otwin serait donc fou en plus d' être mal-aimable ?

Le fait que Jonas soit mort d' une manière immorale, je trouve pa que ça justifie de lui faire subir à nouveau un acte immoral...

Et puis... le meurtre est censé être immoral de toutes façons...

Non vraiment, et puis... si ce pauvre homme était déjà très..."-Kaspard fit une grimace d' écoeurement forcé et mima, en frolant son visage de sa main, une possible défiguration -"... Et qu' en plus, il est sous terre, je suis désolé, mais à part des sales bestioles, y' a plus rien que je puisse voir...

Il aurait fallu que je le sache avant mais...

C' était pas possible..."

Malgré tout, Kaspard éprouvait un certain regret de ne pouvoir participer à l' élucidation d' un crime. Aussi, après un court moment, il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise et laissa tomber, sans la moindre violence, son poing sur la table.

"A moins que les prêtres de Morr soient d' accords, mais ça m' étonnerait...

A moins que...

Il y aurait pas un vérénéen assez important à Camp Nouveau ?"

Pourquoi pas le grand Théogoniste ? Non vraiment, Kaspard venait de dire une bêtise, on ne déterrait pas les assassinés, cela devait porter deux fois plus malheur. Et puis, il était épuisé, la fatigue était surement la principale raison de son égarement.

Un grand Vérénéen? Ici? Si pret de Nuln? Ah ben dame non...on a bien a p'ti mouflet tout juste pubere qui est vérénéen mais il doit pas etre bien grand dans l'ordre. A l'voir on dirait qu'il a pas vu grand chose. Mais c"t'un brave p"ti gars. S'appelle Werner.

[HRP @werner: ]


M'enfin si vous voulez voir pour c't"affaire allez donc parler au sieur Otwin, si il est pas encore ronchon comme un vieux chien qui a mal aux dents il vous répondra ptetre. Ct"un homme étrange, l'a du en voir des pas jolies pour etre comme ca.

Werner... un jeune... naïf...

Bon, pas la peine de se tracasser la tête plus longtemps. Contre la rigueur tout à fait honorable des vieux prêtres de Morr, un jeune Barbier sans mémoire, un jeune Vérénéen sans importance et un patrouilleur apparemment rustre ne pouvaient arriver à rien d' autre qu' à une suite d' évènements facheux.

Cela en devenait presque comique.

Pourquoi un plan aussi saugrenu séduisait-il autant Kaspard ? La fatigue ne pouvait pas tout expliquer... la bonté et l' altruisme avait leurs limites, quand à la naïveté, Kaspard ne pouvait pas y croire.

Otwin...
Parler à Otwin.
Quand il est tard la nuit et qu' on vient vous proposer de déterrer un cadavre en charpies, on est forcémment ronchon.
Et puis si ce n' était pas Otwin, cela serait sand doute Kaspard qui risquerais de perdre patience assez vite, étant donné sa fatigue.

Un homme étrange...
Kaspard aussi était étrange... mais lui, ne se rappelait plus les pas jolies qui l' avaient rendu comme ça...

Kaspard se passa une main sur le visage :

"Mouais...
...
Ecoutez, j' irais bien parler à cet Otwin...
Il faut que j' en sache plus à propos de cet affaire de meurtre.
Y suffit peut-être d' interroger les prêtres sur ce qu' ils ont vus !
Mais bon, c' est avec Otwin que je dois voir ça...

Et là vraiment, je tient plus debout... elle est bien bonne votre bière ! Mais après une opération, elle à le merite de vous envoyer dormir aussi sec qu' un coup de masse !"

Après avoir fait un large geste vague de l' avant bras, Kaspard se passe une nouvelle fois la main sur le visage.

"Euh... votre tavernier là... le jeune. Il m' a dit qu' il m' offrait la nuit. C' est pas que j' peux pas payer, mais vu qu' on me l' a offerte, ça serait idiot de refuser !

Demain, tout ira mieux je pense."-conlu Kaspard en souriant-"...en tout cas, j' aurais les idées plus claires pour réfléchir à ça."

L'aubergiste te conduit jusqu'a une petite chambre propre, et correctement aménagée pour les voyageurs. Elle comporte de quoi faire ta toilette et déposer tes maigres possessions.
Tu t'endors tu sommeil du juste, et tes reves ne sont que peu perturbés par tes lambeaux de mémoire ; flash que tu ne t'expliques pas mais qui te semblent étrangement familier, comme si tu les connaissais par coeur dans les moindres détails, comme si tu savait que cela faisait partie de toi sans toutefois pouvoir mettre les mots dessus et interpeller les images pour les forcer a te remarquer et a te réintégrer.


Au matin, tu te réveilles au chant du coq, dispos pour une nouvelle journée dans cet étrange bourg que tu ne connaissais pas.

Tu descends l'escalier et te retrouves dans la salle commune. Elle est encombrée de marchandises et de voyageurs qui n'étaient pas la hier. Tu apprend qu'ils sont des commerçants qui on fait étape ici. Ils parlent tous avec un accent étranger, qui te rappelle l'accent tileen. Deux sont assez richement habillés alors que les autres ressemblent a de vagues cochers, valets et hommes d'armes.

Le patron te hèle et te demande si tu veux manger quelque chose.

Kaspard fut plus surprit par les marchandises que par le monde dans l' auberge.

Mais les personnes présentes parlaient avec un accent qui lui était très familier.

Des Tiléens ! Des marchands Tiléens qui devaient faire étape à Camp Nouveau. Kaspard en deduit qu' il ne devait pas être très loin de Nuln.
L' accent maternel lui rappella qu' il n' avait toujours pas ecrit à ses parents. C' est alors que le patron héla Kaspard.

Kaspard descendit donc les dernières marches de l' escalier et se dirigea vers le comptoir en souriant.

En passant devant les marchands, il leur adressa un "Buongiorno signori !" courtois en inclinant légèrement la tête sans pour autant s' arrêter et attendre la moindre réponse.

Fier de sa bêtises, Kaspard s' installa au comptoir comme si de rien n' était, et demanda au patron :

"Et bien... avant de commencer quoique ce soit, j' aimerais manger un peu de fromage de chèvre avec du bon pain de chez vous, et un fruit !
Oh et puis, servez moi un verre de..."-Un verre de vin ? Kaspard s' arrêta et se calma, il n' était pas chez lui. Sa mère lui servait toujours un verre de vin Tiléen le matin, jusqu' à ce qu' il préfere manger avec les etudiants de médecine de l' université. Mais il se rappelait très bien qu' elle lui avait toujours répété que seul le vin Tiléen meritait d' être bu.
Kaspard se rappella donc qu' il était dans l' Empire, et qu' il vallait mieux demander une bière, étant donné la réputation du vin impérial.

"Un verre de... une bière, pas trop grande la choppe."