Kaspard en ville

Tu te réveilles un matin dans une grande piece. Tu es dans un lit; pas terrible certes, mais c'est toujours mieux que de dormir dans un fossé ou au pied d'un arbre; un feu de cheminée chauffe la piece et d'autres personnes sont elles aussi allitées, certaines avec des bandages sur divers membres.

Tu reperes assez vite plusieurs signes qui ratachent l'endroit au culte de shallya, et tu supposes être dans une maladrerie ou un temple dédié a la déesse.

Une jeune femme vêtue de blanc s'approche de toi: Vous êtes réveillé! Shallya a eu pitié de vous; vous nous êtes arrivés dans un pitoyable état. Mais grace a Elle vous êtes sauf et en bonne santé. Amaigri bien sur, mais vous vous remettrez vite.
Comment vous sentez vous?

Kaspard venait tout juste d' émerger d' un cauchemar hurlant et ardent, qui avait brûlé toute sa mémoire.

Il se reveilla vite mais fut incapable de bouger. Après tant de bruit, le silence du temple lui parraissait ecrasant, Kaspard se mit à suffoquer et à transpirer. Puis, une douce voix le rammena au calme.
Kaspard ne comprit pas la moindre parole... seule cette voix lui parvenait comme un faible courant d' air.

Il resta allongé, la bouche ouverte, ne comprenant rien à ce nouvel univers.

Il voulut alors faire le point dans sa tête, mais il ne restait que des braises.

Il prit sa tête dans ses mains et se mit à grogner, ne parvenant pas à se souvenir de quoique ce soit...

Il se calma, et retomba dans sa torpeur.
Au bout d' un long moment, il prononça les premiers mots qui lui vinrent en tête :

"Rup...Rupr... Ruprecht ! Ruprecht... Fffffi....ffffvi...Vide ! Fourreauuu..."

Il rejeta la tête en arrière, comme si ses quelques mots l' avait épuisé et reprit :

"Ruprecht Vide Fourreau... n' oublie pas...

...

Où je me trouve ?"

La jeune femme passe une main appaisante sur ton front puis, plongeant sa main dans un sceau qu'elle tient à la pliure du coude, te place un linge humide sur la tête.

Calmez vous, tout va bien. Vous êtes dans la maladrerie dédiée à Shallya de Camp Nouveau. Ne craignez rien. Nous vous avons trouvé à demi mort. Vous avez de la chance d'être ici.

Elle rajuste les draps que tu as froissé en te relevant.

Vous avez pris un sacré coup sur la tête. Vous souvenez vous comment cela c'est produit? Cela pourrait nous aider à vous soigner.

Kaspard n' entendait toujours pas ce que la jeune femme venait de lui dire. Comme si ses oreilles étaient bouchées.
Cependant, la voix le calma à nouveau et il observa l' endroit où il gisait.
Il y' avait des murs. Il y' avait des gens, comme lui, bléssés.

Une maladrerie.

Il était dans une maladrerie de...

Kaspard regarda attentivement la jeune femme. Si il n' entendait pas ce qu' elle disait, sa tenue et son regard rempli de compassion ne pouvait qu' être ceux d' une adepte de Shallya ou de sa mère.

Sa mère s' appelait Rossella. Il s' en souvenait... et son père Balthazard.
Ils tenaient un salon de coiffure à Nuln.
Petit à petit, Kaspard parvenait à exhumer quelques souvenirs calcinés sous les braises de son esprit.

La jeune femme semblait lui répeter plusieurs fois la même chose.
Il s' efforça de tendre l' oreille mais ne parvenait toujours pas à entendre quoique ce soit.

Il articula :


"Pardonnez-moi, mais... j' a... J' entends pas ce que vous... vous dites.
Je suis dans la maladrerie de Nuln ?
Où sont mes parents ?"

La jeune femme sursauta en entendant ta voix. Elle ne s'était pas douté de ta surdité et ta réponse, bien évidemment presque criée, lui avait fait peur.
Mais bien vite elle se reprit: communiquant par gestes elle te fait comprendre que tu es seul. Elle parvient aussi à te faire comprendre, en parlant très très fort, que tu n'es pas à Nuln, mais dans une ville dont tu n'arrives pas à comprendre le nom. Une hisoire de "camp" mais ca ne te semble pas très cohérant.

La jeune femme se met à inspecter tes oreilles. Tu la vois faire la moue, puis elle te fait une série de signes, que tu interprêtes comme signifiant qu'il faut que du temps passe. Mais tu n'es pas très sur: parle t'elle de tes oreilles, de la journée, qu'elle va revenir?
En tous cas, elle s'éloigne de toi puis revient quelques instants plus tards avec un brevage dans un pot en grès.
Tu l'avales et sombre progressivement dans le sommeil.


Après un laps de temps que tu n'arrivres pas à déterminer tu te reveilles à nouveau. Tu es toujours dans le même lit d'hôpital mais les fenêtres laissent passer une lumière maintenant mordorée. C'est la fin de l'après-midi.
Ton ouïe n'est pas totalement revenue mais tu commences déja à entendre mieux: des sons te parviennent, bruits de..casseroles? Des voix aussi...mais tu n'entends pas ce qu'elles disent. Mais c'ets toujours rassurant d'entendre parler.
Une autre femme, plus vieille que la précédente vient a ton chevet. Elle t'apporte à manger.

Comment vous sentez vous? Entendez vous mieux?
Sa voix te parvient comme si elle parlait dans un tunnel, tout résonne dans ta tête. Ca fait mal.

Kaspard ferma les yeux, crispé, et mit ses deux mains sur les oreilles.
Et presque en criant, il articula :
"J' a... Je vouentends ! Ma... Mais ! Parles plus je vous en prie ! J' ai mal à la tête !

Kaspard rouvrit les yeux et, toujours avec ce même vrombissement dans la tête, vit la nourriture que la nouvelle femme venait de luia apporter.
Alors il se rapella de la dernière fois qu' il avait mangé. Cela remontait d' une époque qui n' était pour lui pas plus réelle qu' un rêve.
La faim entra alors en scène, accompagnée d' une douleur atroce pour avoir été si longtemps oubliée.
Kaspard prit avidement la nourriture. Mais avant de porter quoique ce soit à la bouche, il regarda la nouvelle femme et lui dit d' une voix forte, mais sans crier :
"Merci... je vous remercie... merci, encore merci..."

Il devora salement toute sa portion qui ne calma aucunement sa faim. D' un oeil désespéré, il regarda à droite et à gauche, voir si il n' y' avais pas d' autres nourritures.
Tout en jetant des coups d' oeils furtifs dans chaque coins de la pièce, Kaspard jugea cortois de se présenter à voix haute devant la femme lui ayant apporté à manger, et surtout, pour lui-même...
"Je...merci, merci...

Je... Je suis Kaspard Wolf...Wolfenbach. Et je suis Chirurgien dans l' armée de Nuln...
Je fait partis de la 2ème division d' artillerie de pointe impériale, sous le commandement du capitaine Hoffenberg..."

Alors que Kaspard parvenait à se rememorer une foule de souvenirs dans le tunel vrombissant et hurlant de son esprit, une grille de feu tomba et Kaspard dut se prendre à nouveau la tête dans les mains.
Sa respiration devint de plus en plus sacadée alors qu' il tentait désespéremment de sortir de ce cauchemar.

La douleur.

"ARRRH !

J' ai mal ! J' ai MAAAAL ! Je suis bléssé ? On m' a bléssé au crâne ? Qu' est-ce qui c' est passé ?! Où est la guerre ?...

Où sont mes parents ?

Oh Sigmar... je souffre... où est ma blessure ?..."

La femme qui était partie te chercher a manger en voyant ton air d'insatisfaction apres avoir engloutit ta portion -ces hommes...- revint en courant quand tu commenças à crier.

Elle appella de l'aide, ou du moins tu supposes que cela fut ainsi car en vérité tu étais trop occupé à crier pour t'en rendre vraiment compte.
Plusieurs personnes te maintinrent au lit pendant que la femme te bandait la tête et les oreilles.
Un autre approcha un bol de bouillon et te le fit boire, presque de force.

Gout de tilleul. Arriere gout de melisse. Autre chose.

Noir.

Tu te réveilles encore après un sommeil dont tu ne te souvient pas. Il fait jour, tu le vois pas les volets. Une jeune femme, la même que hier, est en train d'ouvrir une fenêtre. Tu te recouches. Le temps de rouvrir les yeux elle est déjà en train de refaire un lit à côté. Hier il y avait quelqu'un dedans. Il y à deux sous sur la table de chevet.

Noir.

Tu te réveilles encore. Il fait toujours jour. Apres midi? Il y a du bouillon et un morceau de volaille bouillie à coté, ainsi que des tubercules. C'est bon. Meilleur que l'armée. Ca calme un peu la faim aussi. Surtout la grosse tranche de pain qui trempe dans le bouillon.
La jeune femme revient. Tu entends ses pas maintenant. Ca fait moins mal aux oreilles. Mais tu sens comme quelque chose qui te coule derriere la nuque. Tu n'as plus de bandages. Tu passes la main mais elle est seche.
Pourtant ca coule! C'est humide, tu le sens, mais ta main elle te dit le contraire.
La jeune femme te passe une main affectueuse sur le front. Tu es assez calme. Ton cou te pique.

Voulez vous que je vous rase Herr...Wolfenbach?

Kaspard passa une main engourdie sur son visage cireux.

Il dut faire un grand effort et tendit l' oreille pour entendre les paroles de la jeune femme, puis dut réfléchir quelques secondes pour comprendre la question.

Il répondit toujours d' une voix forte, mais sans la moindre panique :
"Non, non... Laissez... Je suis barbier en plus d' être chirurgien... Merci pour tout... merci aussi pour..."

Kaspard chercha la sensation d' humiditée dans son dos.
"Pour la sangsue...

Je suis où donc ? Que s' est-il passé, vous le savez vous ?

J' ai l' impression d' avoir vécu une catastrophe... Je pensais bien être mort...
Mais je ne suis pas mort, n' est-ce pas ? Non, je ne suis pas mort... Pas moi..."-Ajouta Kaspard en regardant la table de chevet du lit voisin, là où se trouvaient les deux sous qu' il croyait avoir aperçut, mais cela devait être un rêve...

La charmante personne ne peut que secouer la tête.

Oh non vous n'êtes pas mort. Quand a votre passé messire, je n'en peut rien vous dire. C'est a vous et avec l'aide de Shalya de chercher en vous même les éléments qui vous donnerons les clefs de votre mémoire. Mais soyez confiant, il est fréquent de perdre momentanément ses souvenances apres un choc sur le crane ou même apres certains épisodes particulierement noirs de la vie.

Elle approche avec douceur une timbale de tes levres

Buvez

C'est amer.

Je puis juste vous apprendre ce ci: nous vous avons trouvé dans un fossé, a mi chemin du jardin de Morr. Vous avez de la chance d'être encore en vie. Vous aviez une vilaine echymose à la tête et de nombreuses coupures. Vous êtes resté inconscient presque trois jours.

Elle te refait boire cette boisson infecte

D'ici quelques heures vous devriez pouvoir marcher. En tout cas puisque vous etes barbier, je vous laisse ce rasoir et ce miroir. D'ailleurs il me semble que ces outils sont a vous, nous les avons trouvé a coté de votre corps. Ne vous coupez pas.

Le lendemain tes douleurs ont cessé. Tu semble en forme, capable de marcher.
Les soeurs de shallya te remettent tes affaires et te laissent sortir du temple. Il te reste de l'argent dans ta bourse.

Tu te sens trop faible pour entreprendre le moindre voyage. On t'as indique le nom d'une auberge honnete, le temps de te retaper un peu: le chope gravée.

Tu trouves facilement le chemin.